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L' horloger de l' Ankou
L' histoire se passe à Vitré en Ille et Vilaine. Chacun, on le sait, est un jour tiré par les griffes de l' Ankou, cet émissaire de la mort auquel en Bretagne on échappe pas, tant le dernier moment est à l' aisance déterminé. Pourtant, une fois, l' heure fatale fut repoussée pour un service rendu, mais voyez plutôt :
L' Ankou, pour accomplir sa besogne, est aidé d' un instrument : une horloge qui donne l' heure et le nom de ses fiturs clients. Cet objet ne tombe jamais en panne. Une fois l' an, le soir du jour des morts, l' Ankou donne quelques tours de clé pour remonter les poids du mécanisme. Or, il advint une fois une chose inouïe : la pendule de l' Ankou est restée bloquée à minuit, le 2 novembre de l' an du Christ 2000. Un nom est indiqué sur le cadran. Malgré ses efforts, il n' arrive pas à remonter le cadran, il a du retard, c' est certain! Cela va compromettre l' ordre du monde! Il se rend tout de même chez son prochain client indiqué sue le cadran. A son arrivée, il se rend compte que son client est un horloger. Il entre dans la maison sans se découvrir et voit un spectacle bien digne d' un jour des morts : autour d' une table, une femme et deux petites filles s' affairent, affolées, autour de l' homme de la maison,qui, pris de malaise depuis quelques minutes, s' accroche à la vie de toutes ses dernières forces. D' un geste autoritaire, l' Ankou chasse les 3 gêneuses, qui malgré leur angoisse et leur surprise, n' osent s' opposer à ce sombre personnage, qu' elles ont reconnu.
Enfin seul avec l' horloger, l' Ankou lui propose un marché : "ma pendule est bloquée et je ne parviens pas à la remettre en marche. Toi, l' homme de l' art, tu vas m' accompagner dans mon atelier, tu répareras le mécanisme et moi, en paiement, je te laisse la vie sauve pour quelques temps encore. Fais-moi un signe si tu acceptes". L' horloger accepte d' un regard suppliant et l' Ankou emporte le corps vers sa sinistre demeure. Sa famille, voyant l' Ankou l' emmener, pensent que sa fin est arrivée.
Minuit et trente minutes sonnent. La porte de l' entrée s' ouvre sur la nuit noiore. Deux silhouettes se dessinent dans l' encadrement. L' Ankou et l' horloger sont là! L' homme de la maison entre et retrouve avec bonheur la douce chaleur des siens, après l' étreinte glcée du faucheur. L' Ankou, d' abord resté sur le seuil tourne enfin les talons.
Tout à la joie de sa nouvelle vie qui commence, l' horloger n' entend pas les quelques mots prononcés par le récolteur de défunts : "Au revoir l' ami et ... à bientôt!"
source : L' héritage des korrigans
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