• Les fées sont nées au Moyen Age à travers les écrits de Marie de France et de Chrétien de Troyes. Elles s' inspirent de la mythologie celtique, grâce aux bardes qui véhiculaient la parole. A cette époque, l' église avait une grande influence sur les populations, avec ses lois et ses interdits, et elle a très certainement contribué à l' enracinement des fées dans les croyances populaires, comme une "issue de secours" face à un monde très exigeant.

    Le monde féérique du 12 ème siècle, à travers lea littérature, fait apparaître les fées belles, blondes, dans un monde où la beauté a valeur morale; de ce fait, les fées ne peuvent être mauvaises.

    Cependant, après la réforme, suite à de nombreuses horreurs telles que la guerre de 100 ans, l' invention du purgatoire ou bien encore des épidémies de peste, les fées perdent leur sourire et leur beauté. Les hommes ont trop à faire face à leurs malheurs, et ne laissent plus de place au monde de la férie. A leur place apparaissent les goules, des revenants, utilisés par les hommes d' église pour faire règner l' ordre.

    Ce n' est qu' au 16 ème siècle que le monde féérique réapparaîtra.

    A partir du 17 ème siècle, la fée apparaît sous différentes formes : déesse du destin dans le dictionnaire de Richelet ( 1680) ou alors mortelles douées de pouvoirs surnaturels qui se confondent avec les sorcières et les magiciennes dans le dictionnaire de Furetière (1690), ou bien encore dans les différentes éditions du dictionnaire de l' académie dans lesquelles la fée est dotée d' un don divinatoire mais aussi de pouvoirs plus vastes : opérartrice de prodiges, elle étend ses pouvoirs sur un domaine illimité

    Aujourd' hui la fée a une définition très générale : dans le dictionnaire de l' académie édition 1932, la fée est un être imaginaire à qui la tradition populaire ou l' imagination des conteurs attribue une puissance surnaturelle.

    Cependant, les fées, pour parvenir jusqu' à nous, ont dû composer avec l' église. A l' origine, elles relèvent du merveilleux païen, il a donc fallu trouver des compromis pour que la fée cohabite avec l' église. Cela s' est fait sous 2 formes :

    1) la christianisation : la fée pouvait être ainsi intègrée au merveilleux chrétien, mais au pris de sa diabolisation : dès le 13 ème siècle, il existe un récit dans lequel la fée est représentée comme un démon tentateur. Dans cette histoire, une chatelaine quittait systématiquement l' église avant l' eucharistie. Son mari, qui avait remarqué son comportement, la fit retenir dans l' église. Au moment de la distribution de l' hostie, la femme s' envola, enlevée par le diable!(au cours de l' eucharistie, la présence de Dieu chasse le démon)

    2)la rationalisation : les fées deviennent celles qui savent car elles ont appris l' enchantement, grâce à la nigromancie, l' art de manier la magie blanche, mais également la noire. De ce fait, leur don, étant le résultat d' un apprentissage n' a plus de caractère magique et elles deviennent de simples mortelles qui ont fait des études de magie.

    Bien qu' affaiblies au cours des siècles, la fée reste encore bien présente dans notre imaginaire, et continue de nous faire rêver.

    source : fées, elfes, dragons et autres créatures des royaumes de féérie


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  • Les fées sont nées lorsque la connaissance des hommes n' était pas suffisamment avancée pour expliquer certains phénomènes naturels. Cependant, l' homme a évolué, a compris beauoup de phénomènes, mais le monde des fées existe encore...L' imaginaire fait partie de l' humain; nous avons toujours peur du noir, nous frissonnons toujours dans les forêts sombres, nous avons toujours besoin de nous "croire à des histoires des histoires"...


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  • Il est vérité qu' il y eut jadis un roi en Albanie (Ecosse). Ce roi s'appelait Elinas et fut très puissant et chevalier preux de son bras. Or, un jour, chassant par la forêt, il s'approcha d' une fontaine, et aperçut la plus belle dame qu' il eût vue à ce jour et la salua bien humblement.

    "Ma chère dame, je désire plus que tout avoir votre bon amour et votre bonne grâce

    -Dons si vous me voulez prendre pour épouse, jurez que vous ne chercherez jamais à me voir au temps de mes couches"

    Ainsi parla le fée Persine. Ils se marièrent, furent heureux et eurent trois gentes filles. La première née eut pour nom Mélusine, la seconde Mélior, la troisième Palestine. Mais Mataquas, le fils du premier lit d' Elinas, qui était fort jaloux, força son père à se parjurer en le poussant dans la chambre où Persine baignait ses trois petites: "Faux roi tu as manqué à ta parole, cria la mère avec horreur, il t' en mésadviendra, tu m'as perdue à jamais!"

    Quand Persine se fut séparée d' Elinas, elle se réfugia avec ses trois filles en Avalon. Elle les y éleva jusqu' à la quinzième année, les menant tous les matins sur une haute montagne nommée Eléonos (la montagne fleurie, d' où elle pouvait apercevoir la lointaine Albanie)."Filles, voyez là-bas où vous êtes nées et où vous auriez eu votre sort sans la fausseté de votre père qui vous a réduite à une grande misère sans fin." Et chaque fois, elle répétait le récit de son malheur, si bien qu' un jour Mélusine déclara à ses soeurs : "je suis d' avis, s' il vous semble bon, d'enfermer le parjure en la merveilleuse montagne de Northumberland, appelée Brumblerio, d' où il ne sortira plus jamais". Ce qu' elles firent; Leur mère s' en montra très courroucée : "Toi, Mélusine, qui es l' aînée, tu seras la première punie. Désormais tu seras tous les samedis Serpente au-dessous du nombril. Si toutefois tu trouves un homme qui te veuille épouser (à la condition de ne jamais te voir le samedi) tu vivras le cours naturel d' une vie de femme et tu mourras naturellement. De toutes façons de toi sortira une noble et très grande lignée qui accomplira de belles et hautes prouesses. Mais si jamais tu te sépares de ton mari, saches que tu retourneras au tourment d' auparavant, sans fin". Sur ce, elle punit aussi Mélior et Palestine et toutes quatre se séparèrent à jamais.

    Mélusine s' en alla alors errer parmi les grandes forêts et les bocages en quête de destin. Elle y rencontra le beau Raymondin. Bientôt tous deux se trouvent, se regardent et se plaisent. Gentement ils s' entr'accolent et se baisent, enfin s' épousent en grande noblesse.

    De ces amours, Mélusine enfanta huit fils, tous beaux et bien bâtis. Excepté quelques détails, celui-là avait de trop grandes oreilles, celui-ci un oeil plus haut que l' autre, un troisième n' avait qu' un seul oeil, un autre en avait trois...Mais tous devinrent puissants extrêmement.Mélusine avait bel et bien fondé la noble lignée prédite par Persine. Le reste était à s' accomplir.

    Pendant que raymondin est à parcourir la Bretagne, Mélusine se fait bâtisseuse. Elle entreprend maintes constructions. Elle édifie le château et la ville de Parthenay sans ménager la pierre, elle fonde à La Rochelle les tours de garde de la mer et nombre d' églises, chapelles et abbayes de-ci de-là, si bien qu' à son retour Raymondin s' émerveille de ne plus reconnaître Lusignan. Ensemble ils se font fête mais leur bonheur ne va plus durer bien longtemps. Comme il le lui avait promis, Raymondin jamais ne s' était mis en peine de la voir le samedi. Mais son frère, le comte de Forez, le jalousait tant qu' il lui médit alors : "Frère, votre femme tous les samedis est de fornication avec un autre". A ces mots Raymondin entre en fureur, l' épée à la main il, se rend devant la porte interdite. Contre l' huis il applique la pointe fine et dure, et l' y tourne et vire tant qu' il fait un trou par où il peut apercevoir toute la chambre. Il voit dans une cuve de quinze pieds de tour Mélusine qui était au-dessus du nombril en figure de femme en train de se peigner les cheveux et au-dessous du nombril en forme de queue de serpent, grosse comme une tonne à mettre les harengs et longue extrêmement. "Hay, gémit Raymondin, je viens mon amour de vous trahir à cause de la fourbe exhortation de mon frère". Hélas, la malédictiction de Persine va les séparer pour toujours. "Adieu, mon doux ami, mon bien, mon coeur et toute ma joie!" Et d' un bond Mélusine saute sur l' une des fenêtres de la chambre, aussi légèrement que si elle avait eu des ailes.

    Alors elle pousse une très douloureuse plainte et se jette dans les airs. Plus loin elle se mue en une serpente grande, grosse et longue de quinze pieds, poussant un cri si étrange et si déchirant que l' on voyait qu' elle ne se séparait de ce lieu qu' à regret et par contrainte. Et on ne sut ce qu' elle était devenue...

    Jehan d' Arras, le romancier-biographe de Mélusine, ajoute que de nombreuses fois, elle revint la nuit bercer et caresser ses enfants sous sa forme de mère, à la vue des nourrices qui n' osaient rien dire. Qu' elle les avertit de la mort de leur père, devenu hermite à Montserrat, en se montrant à eux trois jours avant son trépas, tournoyant et poussant des clameurs douloureuses et sauvages au-dessus des tours.

    En réponse à la prophétie de persine, la Fée Serpente se montre et se lamente chaque fois que les bien de Lusignan changent de propriétaire ou qu' un héritier de sa lignée va mourir 

    source : la grande encyclopédie des fées


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    Lorsqu' elle se montre sous sa forme de femme elle est très belle, mais tout autant redoutable que lorsqu' elle est sous son aspect de dragon. La nuit elle traverse les airs en battant bruyamment des ailes, guidée par l' escarboucle lumineuse qui lui sert de regard. Le jour, elle reste à dormir, lovée au fond d' une caverne jusqu' à 2 heures de l' après-midi, puis descend vers l' étang, la fontaine ou la rivière pour se baigner.

    Tantôt elle vole jusque là, s' ébroue et bat des ailes sur l' eau comme le font les oiseaux, d' autres fois, elle se coule dans les flots avec sa peau d' écailles et sa queue ondoyante, mais le plus souvent elle préfère se dépouiller de ses fabuleux atours afin de sentir la fraîche caresse des eaux contre son corps nu.

    Dans l' herbe, à l' abri des regards, elle cache sa parure serpente et dépose au-dessus l' oeil précieux (c'est à ce moment là qu' on la croit vulnérable).

    Combien sont venus là l' épier, attendre cet instant pour lui voler son bien. C' est toujours la même chanson. Le maraud, dissimulé sous les buissons, l' observe, la gorge nouée et les yeux ronds, étourdi par sa beauté, quand, dressé sur la rive, les bras levés, elle se tend comme un arc avant de plonger. Il admire la noire mantille des cheveux, la volute musculeuse des courbes, la cambrure en creux et coeur des fesses.

    Peut- être s' il venait la voix émue et l' oeil brillant lui faire un compliment d' amour et proposer un petit tour au drap des fougères, peut-être que pour une fois l' histoire se passerait bien. Elle l' écouterait bafouiller sa cour naïve de mortel, et sourirait au geste malhabile qui, en offrant une fleur, effleurait par hasard la pointe de son sein. Qui sait si la Vouivre ne trouverait pas certain charme rustique à ce jeune effronté et ne se laisserait pas aller à quelque indulgence...Mais le maroufle rêve de veaux, vaches, couvées que lui réclame Perrine avant de se marier. Il a décroché son regard de " l'exquise baigneuse" et se laisse fasciner par l' éclat du diamant avec quoi il pourrait s' acheter tracteur, moissonneuse-batteuse-herseuse-foreuse-arracheuse de haies, trayeuse électrique, usine à poulets, ferme robotique.Il n' a qu' à tendre le bras pendant que la Serpe s' éloigne d' une brasse argentée, attraper le bijou et s' enfuir. On dit que, privée de cette escarboucle, la Vouivre ne voit plus rien. Mais on dit tant de sottises! Il n'a pas encore refermé les doigts sur la pierre qu' un horrible sifflement le glace jusqu' aux os. Le ciel est devenu tout noir, masqué par une silhouette énorme. Il voit surtout les dents pourlèchées par une langue bifide et, au milieu du front de la bête, son visage convulsé de terreur que les mille facettes du diamant déchirent en mille morceaux.

    On a beau les prévenir, c' est toujours la même chanson. Chaque fois on les retrouve déchiqutés, disloqués ou calcinés, et dès qu' on veut les retirer de la vase, ils tombent tous en poussière, tandis que la Vouivre resurgit toujours triomphante des flots.

    source : la grande encyclopédie des fées


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  • C'est une mauvaise fée. On la rencontre la nuit par les chemins de traverse, mais aussi près des lavoirs où elle agit comme une lavandière de la nuit

    On raconte que l' une d' elles habitait le lac de la plus grande île des Glénans, en Bretagne. Comme elle passait pour être aussi riche que tous les rois réunis, beaucoup de jeunes gens étaient partis pour s' emparer de ses trésors; mais aucun n' était revenu. Un jour, un garçon aborde l' île et, arrivé au bord de l' étang entre dans un canot en forme de cygne qui s' anime tout à coup, l' entraîne loin du rivage, et plongeant avec lui sous l' eau, le dépose près d' un palais enchanté. Il y rencontre la dame qui lui découvre ses richesses, en lui disant que toutes les caisses d'or qu' engloutissent les naufrages sont apportées là par un courant magique, qu' elle a le pouvoir de commander. La Groac'h lui propose de l' épouser,et, séduit, il accepte. Une fois qu' elle s' est absentée pour aller pêcher, le mari se met à couper des poissons à l' aide de son couteau trempé dans la fontaine de Saint-Corentin, l' exorciste des mauvais enchantements. Aussitôt les poissons redeviennent de petits hommes qui lui apprennent qu' ils ont été ainsi métamorphosés le lendemain de leur noce avec la Groac'h. Effrayé, le garçon veut s' échapper, mais avertie par un hydeux instinct, l' ogresse, qui a repris son véritable aspect, l' enferme dans un filet et le change en carpe qu' elle va jeter dans son vivier.

    On raconte aussi qu' une groac'h serait à l' origine de la découverte des mines d' argent de Huelgoat. Une nuit, un jeune homme se promenait et rencontra un groupe de lavandières. Il fut invité par l' une d' elles à tordre le linceul. Cependant, le jeune homme savait qu' il devait tourner le linge dans le même sens qu' elle, sous peine de périr! La groac'h, déçue, finit par déposer son linge et , grattant le sol, mit quelques pierres précieuses dans une des poches du jeune homme, que celui ci s' empressa de vendre une fois revenu au village. Un vieil usurier lui acheta bien vite et se rendit sur le lieu même où le jeune homme avait eu ces pierres. Il y rencontra la groac'h qui lui demanda également de tordre le linceul.Mais le vieil homme oublia de le tordre dans le même sens qu' elle et périt. Suite à sa disparition, des recherches ont été faites dans les marais et on y découvrit les mines d' argent.

    Certaines groac'h ont un comportement encore plus atroce : du côté de Dinan, on dit qu' une sorcière s' empare des yeux des enfants et les jette dans un puits profond. La nuit, on entendrait les enfants supplier le puits de leur rendre leurs yeux, sans lesquels ils ne peuvent monter au paradis.

    La groac'h de l' étang de lok choisit pour amants des humains, mais s' en lasse très vite. Elle les transforme en poissons, pour les offrir en friture à sa conquête suivante.

    source : la grande encyclopédie des fées

                   les korrigans et autres bugale ar noz

                   fées, korrigans et autres créatures fantastiques de Bretagne


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